Depuis toujours, la Fondation Brigitte Bardot combat le lobby de la chasse pour faire cesser des pratiques qu’elle considère cruelles et archaïques, potentiellement nuisibles à l’environnement et source d’inquiétude pour de nombreux Français.
Selon les données de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) pour la saison 2023-2024, la chasse tue entre 25 et 38 millions d’animaux chaque année en France et on a recensé 103 accidents de chasse, dont 6 mortels.
Ces chiffres, bien qu’en baisse par rapport aux années précédentes, restent très préoccupants.
Depuis 50 ans, le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer, pourtant leurs prérogatives se renforcent.
Entrée en vigueur le 11 juin 2019, la baisse de moitié du prix du permis de chasse pour la formule complète « petit et grand gibier » est un cadeau électoral d’Emmanuel Macron aux chasseurs. Et une preuve supplémentaire de l’influence du lobby de la chasse jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Face à la virulence des chasseurs et à la souffrance intolérable engendrée par certaines de leurs pratiques, une prise de conscience s’opère depuis quelques années, affaiblissant l’influence illégitime de ce lobby et laissant enfin place aux préoccupations citoyennes. Pourtant, la parole des chasseurs est encore prise en compte de manière trop importante par les décideurs politiques, d’après 51% des Français (sondage Ifop pour la FBB, mars 2023).
« On va tuer des animaux innocents pour le loisir, pour le plaisir. C’est immonde. La chasse, c’est un assassinat légal. »
Brigitte Bardot
Présidente de la FBB
Actuellement, un arrêté répertorie les espèces considérées comme nuisibles, donc « susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD), les périodes et les modalités de « destruction » en application du code de l’environnement.
Les espèces concernées incluent le renard roux, le sanglier, la martre, le ragondin, ainsi que certains oiseaux comme les corbeaux et les corneilles. La destruction de ces espèces est autorisée à certaines périodes : le sanglier peut être chassé toute l’année en cas de dégâts agricoles, tandis que le ragondin et le rat musqué sont ciblés du 1er juillet au 31 mars. Les oiseaux peuvent être contrôlés du 1er juin au 31 juillet, hors période de nidification. Dans chaque département, les préfets ont le pouvoir, pour certaines espèces (sanglier, lapin de garenne et pigeon ramier), de prendre des arrêtés et y inclure d’autres animaux, sauf le putois qui est sorti de la liste au niveau national.
La FBB s’oppose à la classification des espèces comme « nuisibles ». Chaque espèce joue un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes et mérite le respect et la protection. La destruction massive d’une espèce peut perturber les dynamiques de populations naturelles et avoir des conséquences imprévues et néfastes sur l’ensemble de la chaîne alimentaire et l’environnement. Des méthodes alternatives non létales peuvent être utilisées pour gérer les conflits entre la faune sauvage et les activités humaines (comme la mise en place de barrières, l’utilisation de répulsifs naturels, ou l’adaptation des pratiques agricoles).
Chasse en battue
Couramment utilisée pour le grand gibier, elle implique des rabatteurs qui poussent les animaux vers des tireurs postés. Cette méthode provoque un stress intense chez les animaux, entraîne souvent des blessures non mortelles causant des souffrances prolongées, et perturbe les écosystèmes désorganisant les structures sociales animales.
Chasse à l’affût et à l’approche
Ces méthodes, plus discrètes, consistent à attendre ou s’approcher furtivement de la proie. Bien que moins invasives, elles peuvent déséquilibrer les populations par une sélection arbitraire et restent traumatisantes pour l’animal visé.
Chasse à courre
Pratiquée à cheval avec des chiens, cette technique traque l’animal jusqu’à épuisement. Elle inflige une souffrance prolongée et un stress extrême, avec des conséquences potentielles sur d’autres espèces non ciblées.
Chasse au vol
Utilisant des rapaces, cette méthode provoque une mort brutale des proies et peut affecter significativement les populations locales d’oiseaux ou de petits mammifères.
Chasse au gibier d’eau
Ciblant principalement l’avifaune aquatique, cette pratique présente des risques de pollution due aux munitions au plomb, occasionne souvent des blessures non létales, et perturbe des écosystèmes fragiles.
Vènerie sous terre (ou déterrage)
Consiste à déterrer des animaux comme le blaireau et le renard dans leurs terriers à l’aide de chiens spécialisés et d’outils manuels. Elle provoque un stress intense et des souffrances aiguës chez les animaux acculés, souvent blessés lors de l’extraction.
La FBB s’oppose fermement à toutes ces pratiques de chasse, les considérant comme cruelles, archaïques et nuisibles à l’environnement. Restreindre tous types de chasse, c’est préserver l’équilibre naturel, protéger les espèces menacées et assurer la sécurité publique. Elle appelle à une prise de conscience collective sur l’impact néfaste de la chasse et encourage l’adoption d’alternatives éthiques pour la gestion de la faune sauvage.
Un lâcher de gibier d’élevage est une opération qui consiste à libérer dans un territoire de chasse des animaux gibier élevés en captivité. Cette pratique concerne principalement les espèces de petit gibier et de gibier d’eau, telles que le faisan de Colchide, la perdrix grise et le canard colvert.
Il existe différents types de lâchers :
Lâchers de repeuplement : Ils visent à renforcer ou réinstaller une population disparue ou très faible.
Lâchers de tir : Ce sont des oiseaux d’élevage lâchés en été ou juste avant l’ouverture de la chasse, voire pendant la période de chasse, pour maintenir ou accroître.
Lâchers de printemps : Ils se font avec des oiseaux adultes, généralement libérés au mois de mars.
Cette coutume, condamnée par la Fondation, incarne une pratique d’une cruauté manifeste, tant par les conditions de vie des animaux que par leur sort après leur libération. Environ 20 millions d’animaux sont lâchés chaque année en France, dont 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix, élevés dans des conditions souvent déplorables : cages exiguës, mutilations pour éviter les combats, et absence totale d’instincts sauvages. Une fois relâchés, ces animaux deviennent des cibles faciles pour les chasseurs ou succombent rapidement à des prédateurs naturels ou à l’inadaptation à leur environnement. Les taux de mortalité atteignent entre 45 % et 80 % dans les jours ou semaines suivant leur lâcher. Cette exploitation massive ne répond qu’à un loisir cynégétique, au mépris de la biodiversité et du bien-être animal, et contribue à une pollution génétique menaçant les populations sauvages.
Pièges de capture vivante
Ces pièges permettent de capturer l’animal vivant sans le blesser. Les boîtes à fauves et les cages sont des exemples courants, utilisées pour des espèces comme le renard, les corvidés ou les mustélidés. Les filets sont également employés pour capturer des oiseaux ou petits animaux. Pour les lapins, une bourse à lapin, système de cordon coulissant qui se referme sous le poids de l’animal, est utilisée.
Pièges destinés à tuer
Ces pièges sont conçus pour éliminer l’animal rapidement. Le piège en X (ou conibear) est un dispositif puissant qui tue instantanément l’animal lorsqu’il actionne la détente. Il est utilisé pour des espèces comme les fouines, martres, ragondins ou renards. Le piège à œuf attire les mustélidés (fouines, putois) avec un œuf comme appât et les tue. Les collets avec arrêtoir (câble formant une boucle muni d’un arrêtoir inamovible), quant à eux, sont principalement utilisés pour tuer les renards en serrant leur cou.
Pièges à lacet
Ces dispositifs retiennent l’animal par une patte grâce à un lacet qui se resserre. Ils sont souvent employés pour capturer des espèces considérées comme « nuisibles » comme le raton laveur ou le renard.
Pièges assommoirs
Ces pièges fonctionnent par la chute d’un poids lourd (comme une pierre), qui tue ou assomme ou blesse considérablement l’animal, et le laisse dans une souffrance prolongée. Ils sont généralement utilisés pour des petits mammifères tels que la martre ou la belette.
Pièges adhésifs (colle)
Ces pièges sont principalement utilisés contre les rongeurs dans les bâtiments. L’animal est capturé en se collant sur une surface adhésive.
La FBB dénonce ces dispositifs pouvant causer une souffrance considérable aux animaux. Les pièges à mâchoires, bien qu’interdits dans de nombreux pays, peuvent infliger des blessures graves lorsqu’ils sont encore utilisés. Les collets et les pièges à lacet peuvent provoquer une mort lente et douloureuse par strangulation ou déshydratation si l’animal n’est pas rapidement découvert. Même les pièges de capture vivante peuvent causer un stress intense et de sérieuses blessures. De plus, ces pièges ne sont pas toujours sélectifs, capturant parfois des espèces non ciblées, y compris des animaux domestiques.
Situation actuelle en France
Le débat sur l’interdiction de la chasse le dimanche s’intensifie en France. Durant la saison 2023-2024, l’OFB a recensé une concentration inquiétante de 46% des incidents le dimanche. Cette pratique pose une question d’équité : les chasseurs (1,5% des Français) disposent d’un accès illimité aux espaces naturels, au détriment des 98,5% restants, particulièrement durant les week-ends.
Cadre législatif
Actuellement, aucune loi nationale n’interdit la chasse dominicale en France. Les préfets disposent toutefois d’un pouvoir de régulation pour la protection du gibier. Une tentative législative d’interdiction a été rejetée en mars 2023, maintenant le statu quo malgré l’opinion publique favorable au changement.
Perspective européenne
Contrairement à la France, plusieurs pays européens ont adopté des restrictions :
Cette exception française persiste malgré un fort consensus public, suggérant qu’une réforme inspirée des modèles européens pourrait répondre aux préoccupations de sécurité et d’équité exprimées par les citoyens.
La Fondation Brigitte Bardot soutient fermement l’arrêt de la chasse le dimanche. Elle plaide pour une réduction des jours de chasse, notamment en instaurant un dimanche sans chasse, afin de protéger à la fois les animaux et les promeneurs qui se sentent souvent en insécurité lors de leurs balades en forêt pendant la saison de chasse.
Ces mesures visent effectivement à renforcer la sécurité et la responsabilité dans la pratique de la chasse en France. Voici un résumé détaillé de ces dispositions :
Permis de chasser à points
Ce système est conçu pour responsabiliser les chasseurs et réduire les comportements dangereux :
Points initiaux : 12 points
Perte de points : De 1 à 6 points selon la gravité de l’infraction
Récupération des points : Pour les nouveaux chasseurs, la totalité des points est obtenue après 3 ans
Infractions et sanctions
Les infractions graves peuvent entraîner une perte immédiate de tous les points
La perte de tous les points entraîne le retrait du permis de chasser
Contrôle alcootest des chasseurs
Le contrôle de l’alcoolémie est crucial pour la sécurité publique, car l’alcool peut altérer significativement les réflexes et le jugement des chasseurs, augmentant ainsi le risque d’accidents. Cette mesure vise à prévenir les accidents liés à l’alcool pendant la chasse :
Moment des contrôles : Avant, pendant ou après la chasse
Autorités compétentes : Gendarmes ou agents de police
Conséquences :
Perte de 6 points pour une alcoolémie entre 0,25 et 0,40 mg/L d’air expiré
Perte de tous les points pour une alcoolémie supérieure à 0,40 mg/L d’air expiré
Réglementations en Europe
En Europe, plusieurs pays ont des réglementations strictes sur la chasse. Au Royaume-Uni, la chasse est interdite le dimanche. Aux Pays-Bas, elle est également interdite le dimanche et certains jours fériés. En Italie, la chasse est limitée aux jours autres que le mardi et le vendredi. Au Portugal, elle est autorisée uniquement le jeudi et le dimanche. En Espagne, les restrictions varient selon les régions. En Suisse, certaines régions ont des interdictions spécifiques. En Allemagne, il n’y a pas de jour interdit au niveau fédéral, mais certaines régions peuvent avoir des restrictions locales.
Importance de la mesure
Ces mesures démontrent une volonté de renforcer la sécurité dans la pratique de la chasse, en responsabilisant les chasseurs et en prévenant les comportements à risque liés à la consommation d’alcool.
La Fondation Brigitte Bardot exige fermement l’instauration d’un permis de chasser à points et des contrôles d’alcoolémie systématiques pour les chasseurs. Face aux tragédies récurrentes et à l’irresponsabilité flagrante de certains pratiquants, ces mesures sont jugées indispensables et urgentes. La FBB dénonce avec véhémence le laxisme actuel qui met en danger la vie des promeneurs et des animaux. Elle réclame des sanctions immédiates et sévères pour tout chasseur en infraction, allant jusqu’au retrait définitif du permis. Pour la Fondation, il est grand temps de mettre fin à l’impunité des chasseurs et de faire primer la sécurité sur le lobby de la chasse.
En 2023, nos équipes ont récupéré des chiens de chasse qui vivaient au milieu de leurs excréments, dans la boue et dans des enclos de fortune faits de palettes et de bâches qui menacent de s’effondrer à tous moments. Le bilan est glaçant : certains avaient des vieilles morsures aux oreilles, d’autres des abcès, des problèmes de peau et aux yeux et un autre boitait fortement, mais surtout tous montraient un état de maigreur très inquiétant pour leur santé. Ils ont tous été pris en charge dans l’Arche de BB, certains ont été adoptés et d’autres attendent toujours leur famille pour la vie.
Porter la voix
des animaux !
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