Transports d’animaux : une réforme indispensable

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Refusons la souffrance abjecte des exportations d’animaux !

Les transports d’animaux soulèvent diverses préoccupations en matière de protection animale, lesquelles mobilisent notre Fondation depuis de nombreuses années. Les conditions de transport régulièrement observées sur les routes, aux ports et aux frontières de l’Union Européenne ne font que confirmer la nécessité d’agir au plus vite pour faire cesser les souffrances infligées à des millions d’animaux.

les transports de la honte

Trajets interminables pouvant durer plusieurs semaines, parfois par des températures extrêmes, dans des camions et des bateaux non adaptés, mal équipés et/ou surpeuplés, animaux privés d’eau et de nourriture, parfois violentés par la main de l’homme : voici quelques exemples des mauvais traitements auxquels sont exposés ces êtres vivants transportés sur de longues distances et exportés vers les pays tiers. Sans compter le sort qui les attend lorsqu’ils franchissent les frontières de l’Union européenne…

Début 2021, de nouveaux drames sont venus dévoiler, aux yeux de tous, la réalité de ces transports de la honte et rappeler sans équivoque les raisons du combat que mène la FBB contre les exportations d’animaux vivants depuis de nombreuses années.

UNE LONGUE AGONIE

Fin février, les organisations de protection animale révélaient que deux cargos transportant près de 2600 bovins avaient quitté les ports espagnols de Carthagène et Tarragone en décembre 2020 et se trouvaient bloqués en mer depuis plusieurs semaines. En raison de cas de fièvre catarrhale à leur bord, les navires avaient été refusés au port de destination (Lybie) et les animaux n’avaient pas pu y être déchargés.

Aucune procédure n’avait été prévue pour la prise en charge de ces animaux et ils se trouvaient donc en mer, sans soins vétérinaires, à l’abandon.  Au total, plus de 200 animaux sont morts à bord de ces cargos, certainement suite à une longue agonie. Les 2400 bovins ayant survécu à ce calvaire ont finalement été rapatriés à Carthagène et abattus par les autorités espagnoles.

Maigre consolation pour ces êtres vivants dont la courte vie n’aura été que souffrance : ils n’auront finalement pas repris la route pour être saignés dans étourdissement dans un abattoir sordide ni soumis à d’atroces souffrances à l’autre bout du monde.  Car après des semaines de souffrance, il était encore question, quelques jours avant leur mise à mort, de les réexporter pour en tirer un bénéfice ! Une honte dans la mesure où le Traité régissant le Fonctionnement de l’Union Européenne dispose que « Lorsqu’ils formulent et mettent en œuvre la politique de l’Union dans les domaines de l’agriculture, (…) des transports (…), l’Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles (…) ». Cette affaire démontre une fois encore l’absurdité des exportations d’animaux et ne fait que renforcer notre conviction qu’il est urgent d’y mettre un terme !

transports animaux
©CIWF

Bien que le règlement européen de 2005 encadre les conditions de transport des animaux, sa mise en œuvre et le contrôle de son application sont loin d’être uniformes sur le territoire de l’Union européenne. La préoccupation est d’autant plus importante que la situation s’aggrave lorsque les animaux sont transportés vers des pays tiers, notamment au Proche et Moyen Orient ou en Afrique, principales destinations des animaux exportés par la France. Outre les conditions de transport, les animaux subissent, dans ces pays, des conditions d’engraissement et d’abattage qui échappent à tout contrôle, et qui ne respectent en rien les normes minimales de protection animale imposées en Europe.

 Les images d’enquêtes régulièrement diffusées par les associations révèlent les actes de cruauté infligés à ces pauvres animaux, soumis à une mort lente, douloureuse, intolérable.

La Fondation Brigitte Bardot dénonce inlassablement et sans équivoque le manque de volonté politique sur ce sujet et appelle régulièrement les représentants politiques à instaurer une limitation de la durée des transports et à interdire toute exportation d’animaux vivants en dehors des frontières de l’union au profit du transport des carcasses en camions réfrigérés.

En septembre dernier, Brigitte Bardot interpellait à ce sujet le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie, l’exhortant à regarder l’insoutenable reportage « le scandale du transport du bétail vers l’Orient » diffusé sur Arte et dénonçant la complicité de la France dans ce « crime de l’humanité contre l’animalité ».

fondation brigitte bardot bovins entassés dans un cargoot

En France, des actions politiques émergent mais demeurent peu suivies par le gouvernement

Face à ces demandes répétées, les parlementaires se saisissent, depuis plusieurs mois, de la question des transports et exports d’animaux, interpellant à leur tour le Gouvernement sur le sort réservé à ces animaux nés en France et promis à un destin de souffrance.

Ainsi, en novembre dernier, l’Assemblée Nationale adoptait une résolution européenne, présentée par la députée Typhanie Degois, appelant la Commission européenne à limiter la durée des transports, défendant un « principe de proximité » destiné à favoriser le transport des carcasses et à interdire les exportations, et encourageant également l’Union européenne à mettre en œuvre des normes plus strictes pour ce qui concerne le transport d’animaux par voie maritime.

A l’appui de cette résolution européenne avait été présenté et adopté par l’Assemblée Nationale en septembre, un rapport d’information sur la protection du bien-être animal au sein de l’Union européenne, contenant plus d’une centaine de recommandations en vue d’une protection renforcée des animaux au sein de l’UE et lors des transports.

Par ailleurs, sensibilisés à cette préoccupation, nombreux sont les députés et sénateurs qui ont interrogé en 2020 le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, afin de connaître ses intentions concernant la protection des animaux lors des longs transports, et plus particulièrement par voie maritime au départ de la France.

©We Animals Media

Si le Parlement paraît de plus en plus alerte sur cette question, on ne peut malheureusement pas en dire autant du Gouvernement. En janvier 2020, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume annonçait quelques mesures timides en vue de renforcer les contrôles et les sanctions en matière de transport d’animaux avant la fin de l’année. Malheureusement, aucune de ces mesures ne semble pour l’instant avoir été mise en place et son successeur, Julien Denormandie, ne semble pas disposé à porter cette préoccupation avec une véritable ambition.

En effet, au sujet des conditions d’exportation maritime des animaux, le Ministre a récemment reconnu que la France ne disposait pas d’informations suffisantes permettant de suivre l’état des animaux pendant le voyage et à leur arrivée à destination, le justifiant par la compétence limitée des autorités françaises à réaliser des contrôles sur les navires une fois les animaux embarqués… Circulez, il n’y a rien à voir.

Diverses initiatives voient le jour en Europe

Manifestement plus ambitieuse que la France sur cette question, l’Allemagne commence à s’y pencher sérieusement. Sept comtés allemands refusent désormais que des bovins vivants soient exportés vers 18 pays, exclus en raison de leurs méthodes d’abattage particulièrement cruelles.

Par ailleurs, l’Angleterre et le Pays de Galles ont confirmé, suite au Brexit, leur intention d’interdire l’exportation d’animaux vivants destinés à l’abattage et à l’engraissement, à l’exception des volailles.

Récemment, des mesures destinées à éviter de longs transports aux veaux non sevrés ont également été prises en Ecosse et pourraient prochainement être adoptées aux Pays-Bas.

L’UNION EUROPÉENNE LÈVE LE VOILE SUR LES CONDITIONS DE TRANSPORT DES ANIMAUX

Courant mai 2020, la Commission européenne s’est engagée, dans le cadre de sa stratégie De la fourche à la fourchette, à procéder à la révision de la réglementation sur les transports d’animaux. A cette fin, elle réalisera, tout au long de l’année 2021, un important travail destiné à évaluer la réglementation actuelle, en s’appuyant notamment sur une consultation publique et sur les avis d’experts scientifiques.

Parallèlement à cet engagement, le Parlement européen a voté en juin dernier la constitution d’une commission d’enquête chargée d’examiner les manquements et infractions à la réglementation sur le transport d’animaux.

La Fondation Brigitte Bardot a été identifiée par cette commission d’enquête comme l’un des experts à entendre sur la question des transports d’animaux et a été auditionnée début mars sur la question spécifique des exportations d’animaux vers les pays tiers. L’occasion de rappeler que ces exportations sont une source de souffrance indéniable et ne peuvent s’inscrire dans une démarche de protection efficace des animaux. Une seule solution s’impose : l’interdiction stricte des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers, au profit du commerce des viandes et carcasses.

Il est urgent d’agir !

La Fondation Brigitte Bardot demande aux autorités nationales et européennes :

  • D’interdire les exportations d’animaux vivants vers les pays tiers (hors Union Européenne)
  • De remplacer ces exportations et longs transports par le commerce des viandes et carcasses

 

le Parlement européen adopte une position de bon sens mais manque d’ambition !

Ce jeudi 20 janvier, les eurodéputés ont adopté les recommandations de la commission d’enquête ANIT, pour laquelle la Fondation Brigitte Bardot avait été auditionnée en 2021, avec quelques évolutions positives comme la limitation à 8 heures de la durée des transports pour l’abattage (4h pour le transport des femelles gestantes), interdiction du transport des veaux non sevrés au-delà de 50 km…
 
Pour Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot :
Cette recommandation adoptée aujourd’hui par le Parlement fait le constat d’une réglementation européenne défaillante, non applicable au sein des États membres et plus encore hors des frontières de l’UE. C’est un rendez-vous manqué pour le Parlement européen qui, par son manque d’ambition, ne remet pas en cause les pires pratiques : exportations vers les pays tiers et transports maritimes. Ces transports maritimes cumulent souffrance animale et impact écologique catastrophique. La Fondation Brigitte Bardot appelle la Commission européenne à faire preuve d’une plus grande ambition dans la révision du règlement transport, elle appelle également la France à rejoindre l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg qui demandent* « l’interdiction, à l’échelle de l’UE, des transports par route et par mer sur de longues distances de bétail vivant vers des pays tiers ».
 
* Déclaration de ces 3 Etats membres en juin 2021 lors du conseil des ministres européens.
 

photo © Farm Transparency Project.

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